Pratiques et discours du développement durable - Groupe d’approche interdisciplinaire des questions environnementales

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Séance du 30 mai 2007

Dernière mise à jour le 15 juin 2007.

Violaine Girard, Quel statut pour une commune périurbaine rurale accueillant une centrale nucléaire ? Les tentatives de construction d’une image locale valorisante face aux représentations négatives de l’industrie nucléaire à Saint-Vulbas.

Cette intervention repose sur une thèse en cours qui porte sur les évolutions locales liées à l’industrialisation dans deux communes : Saint-Vulbas et Hières-sur-Amby, et notamment sur les transformations des questions municipales. L’enquête porte sur l’appropriation de ces territoires : en effet, cet espace a été investi massivement en partie en raison de ses caractéristiques rurales par des industries ayant entre autres caractéristiques d’être perçues comme dangereuses et dévalorisantes, mais ses élus disposent de moyens budgétaires conséquents et donc d’une capacité d’action importante.

Quels sont les ressorts de l’investissement des élus et de certains habitants au sein de l’espace communal, marqué par une industrialisation récente et massive ? Quelle est la portée des actions que mènent les conseils municipaux, puisque ceux-ci n’ont pas de prises directes sur les instances gestionnaires de l’industrialisation ? C’est dans ce cadre de questionnement que je me suis intéressée aux efforts de mise en valeur des espaces communaux, à la mise en scène d’un caractère villageois de la commune de Saint-Vulbas. En effet, la commune de Saint-Vulbas n’a pas connu de programmes d’urbanisation liés à cette industrialisation. Une dynamique d’urbanisation pavillonnaire diffuse touche cependant la commune depuis le milieu des années 1980, mais la population communale reste inférieure à mille habitants. Cette commune appartient aujourd’hui à la dernière couronne de l’aire urbaine sous influence de l’agglomération lyonnaise, et accueille des habitants appartenant dans leur très grande majorité à certains fractions des catégories populaires et moyennes. De premier abord, on remarque à Saint-Vulbas l’importance des efforts de valorisation du cadre communal. Les municipalités successives se sont attachées en particulier à « l’embellissement du village » grâce aux budgets imposants alimentés par la taxe professionnelle de la centrale. C’est d’ailleurs très souvent de cette façon que les journaux locaux présentent la commune : on l’associe à « la manne du nucléaire » ou bien on la compare à la Suisse, notamment pour son cadre, propre et fleuri. Quelle(s) image(s) locale(s) s’attache-t-on à promouvoir de ce territoire, face à la présence massive d’activités contestées, jugées à risque, et réputées polluantes ?

Quelle peut-être la portée de ces tentatives de valorisation d’une image locale, alors que des représentations négatives associées à l’industrie nucléaire sont constituées et diffusées bien au-delà des seuls espaces riverains de sites nucléaires, et notamment dans les médias nationaux ?

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