Pratiques et discours du développement durable - Groupe d’approche interdisciplinaire des questions environnementales

> Ressources > Journée d’études du 26 octobre 2006

F. Richard-Schott (Lyon 2) : L’eau, de la richesse naturelle à la ressource

Dernière mise à jour le 6 septembre 2006.

Résumé

L’eau a toujours occupé une place symbolique centrale dans les mythes des plus grandes religions. Elle est en même temps créatrice et destructrice, pure et trouble, bienfaisante et malfaisante. Ces représentations de l’eau, universellement partagées par les sociétés humaines, ont évolué tout au long de l’histoire et se sont adaptées.

L’utilisation de la notion de « ressource en eau » est récente en géographie. Depuis les années 1950, l’eau est passée du statut de « richesse naturelle » à celui de « patrimoine naturel ». Ce balancement entre « l’eau - richesse à exploiter » et « l’eau - patrimoine à préserver » semble présent dans la conception des ressources en eau.

La polysémie de la notion de « ressource en eau » trouve un large écho dans les milieux politiques et gestionnaires, particulièrement en France. Dans les textes législatifs et réglementaires, il semble possible d’identifier deux approches opposées. La première verrait en l’eau un bien public, et pas seulement une marchandise. La deuxième maintient que l’eau est un bien économique, soumis aux règles du marché.

L’identification des perceptions liées aux ressources en eau dans les textes juridiques est fondamentale, puisqu’elle permet de mieux comprendre les politiques de l’eau. Ces politiques ont connu des évolutions significatives du XIXe siècle à la fin du XXe siècle, de la mise en propriété de l’eau à la « protection, la mise en valeur et le développement de la ressource utilisable, dans le respect des équilibres naturels » (Loi sur l’eau, 1992, art. 1er).

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